Bernard Delaye

Le président du Concours des Grands vins à Mâcon parraine cette année la 35e édition du concours d’Avignon

Bernard Delaye, « gentleman de la vigne et du vin »

Le président du Concours des Grands vins à Mâcon parraine cette année la 35e édition du concours d’Avignon le14 mars prochain. Et sera intronisé dans la Commanderie des Costes du Rhône.

Bernard Delaye préside depuis1972 le Concours des Grands vins de France à Mâcon. Il était alors jeune conseiller d’éducation au lycée viticole de Mâcon-Davayé et c’est le proviseur de l'époque, Paul de Lagarde, qui lui en avait confié les rennes au moment où le concours déménageait dans l’enceinte de cet établissement. Il se déroulait jusque-là et depuis sa création en 1954 à la Chambre de Commerce de Mâcon mais ces locaux étaient devenus trop exigus au fil des ans.
« La rançon du succès, souligne Bernard Delaye. Car s’il est vrai que pour la première édition - initiée par un petit groupe de négociants en vin du Mâconnais - à peine une soixantaine d’échantillons avait été dégustés, la situation a vite évolué… ». En faisant le choix de s’ouvrir à toutes les appellations de l’Hexagone dès le départ, le concours des vins de Mâcon voit en effet les échantillons affluer. A tel point qu’en 2000, il est obligé de déménager une nouvelle fois, direction le Parc des Expositions de la ville où de nouveaux locaux avaient été construits… Soixante-huit échantillons en 1954, 450 dix plus tard, 1 200 en 1970, 4 000 en 1975… jusqu’à 2009, année du premier record homologué par le Guinness des Records : 10 126 vins jugés en une matinée ! Depuis, la jauge s’est stabilisée autour des 10 000 échantillons.
« Mais ce qui importe aussi dans notre concours, c’est que toutes les régions viticoles françaises soient représentées. Ce qui est bien le cas. Avec, dans le peloton de tête, Bordeaux (le cap des 2000 échantillons a été atteint en 2016 pour la première fois), la Vallée du Rhône, la Bourgogne et le Val de Loire… On ne peut pas me dire que le Concours de Mâcon est un concours bourguignon ! ». Il serait même international si l’on prend en compte les origines des quelque 2 200 dégustateurs qui y participent… Car parmi eux, on trouve un peu moins de 200 étrangers venus de plus de 20 pays, du Brésil à Hong Kong avec bien sûr une forte délégation suisse, proximité géographie oblige…
La notoriété du Concours des Grands Vins de France n’est donc plus à faire. Tout comme celle de son président Bernard Delaye, le "gentleman de la vigne et du vin" comme le qualifient certains de ses amis, promu en 2014 Chevalier de l'Ordre national du mérite.

3 questions à Bernard Delaye
1)    On a l’habitude de dire que le concours de Macon est le premier concours en France si l’on considère le nombre d’échantillons. Jusqu’où voulez-vous aller ?

Certes le Concours des Grands Vins de France a décroché un titre au Guiness des records  en 1989 puis battu un record en 2010 avec 11 048 échantillons exactement ; mais il ne s'agit absolument pas d'une course à l'échantillon. Une moyenne de 10 000 est bonne. Car il ne faut pas oublier qu’il faut juger ces échantillons et, pour cela, il nous faut recruter des dégustateurs compétents et bien tout maitriser.

2)    Il y a aujourd’hui en France plus de 140 concours homologués par la direction générale de la consommation de la concurrence et de la répression des fraudes. C’est trop ?

Effectivement, 140 concours sont aujourd'hui homologués par la DGCCRF. Je pense à titre personnel que c'est beaucoup trop car le consommateur a un peu de mal à s'y retrouver.. Néanmoins, si la qualité est au rendez-vous et si ça peut aider le néophyte, pourquoi pas !

3)    Qui dit concours dit attribution de médailles et macarons. Quel est le bon ratio pour rester crédible ?

Le pourcentage de 33% d'échantillons est un maximum pour que les concours restent crédibles. C'est une norme générale que l’on retrouve au Concours de Mâcon.

Article paru dans le numéro de février 2020 du magazine « Le Vigneron des Côtes du Rhône »

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